La Gestalt-thérapie s’inscrit dans le courant de la psychologie humaniste et relationnelle, et
s’est développée en France à partir de 1970. Elle a été fondée au 19ème siècle par Laura Perls, Fritz
Perls et Paul Goodman. Gestalten est un mot allemand que l’on peut traduire par l’idée de « forme
émergente», « ce qui apparait », « ce qui vient en figure ».
Cette méthode est couramment appelée thérapie du contact, car elle s’intéresse de façon très
vivante à
la façon dont une personne opère le contact avec lui-même et avec son environnement externe (personnel,
professionnel, social). Le gestalt-thérapeute s’appuie, pour travailler, sur ce qui émerge spontanément
au cours de la séance, et sur la manière dont ce qui émerge se met en forme, chez le patient, le
thérapeute, et entre le patient et le thérapeute. Il aide la personne à se mettre en contact avec ses
pensées, ses émotions, ses sensations corporelles, à faire des liens entre elles, et ainsi à mettre de
la conscience sur ce qui peut se produire en lui et avec lui. Tout ce qui se produit au cours de ce
processus donne naissance à des nouveautés dans la façon d’être au monde et avec le monde.
La Gestalt-thérapie du lien, précisément Psychothérapie Gestaltiste des relations d’objet (PGRO)
est une
branche récente de la Gestalt-thérapie, crée vers 1997 par le docteur en psychologie québécois Gilles
Delisle. Elle s’intéresse aux liens actuels de la personne avec son environnement social et affectif
d’aujourd’hui, mais également à ses liens très précoces avec les personnages de son histoire de vie,
ainsi qu’à son lien actuel avec le thérapeute. Dans quel but ?
L’enfant, puis l’adolescent et l’adulte, se développent de façon continue au travers de leurs liens à
autrui. Pour interagir avec son environnement une personne s’appuie en permanence, le plus souvent de
façon inconsciente, sur les représentations du monde que ses expériences relationnelles anciennes lui
ont fait considérer comme étant naturelles, normales, jusqu’à les considérer comme inévitables. Ces
représentations peuvent se révéler tout à fait inadaptées aujourd’hui, puisque que l’environnement a
changé au fil du temps, mais contribuer à reproduire des situations insatisfaisantes, voire
intolérables.
Repérer la reproduction de ces expériences permet ensuite un travail de reconnaissance du processus à
l’œuvre. Il se produit progressivement une « réparation » de la capacité de la personne à contacter son
environnement actuel de façon plus libre et ouverte.
Une méthode ouverte aux apports des neurosciences : les neurosciences affectives (étude des
émotions, des sentiments, des capacités relationnelles, etc.) sont des sciences très récentes,
développées au 21ème siècle. Elles s’intéressent aux zones du cerveau qui dirigent notre attention,
motivent notre comportement et déterminent la signification que nous attribuons à qui se passe autour de
nous. Les neurosciences cognitives (qui concernent l’étude de la cognition) ont, jusqu’à la fin des
années 1990, exclu les émotions et mis l’accent sur des processus non émotionnels (mémoire, attention,
perception, action, résolution de problèmes, imagerie mentale). La distinction entre ces deux sortes de
processus, émotionnels ou non, est maintenant considérée comme largement artificielle, car ils (les
processus) impliquent souvent des mécanismes neuronaux et mentaux qui se chevauchent et s’influencent.
Les émotions sont primordiales pour se connecter à soi-même, avoir un sens éthique et moral, faire des
choix, mais aussi comprendre et apprendre.
Les neurosciences fournissent au thérapeute des éléments précieux de compréhension et de gestion du
traumatisme et de l’insécurité affective et émotionnelle, pour ajuster de façon adéquate ses
interventions, et éviter les risques de retraumatisation.